Quand l’approche féministe matérialiste interroge les sociabilités carcérales
Natacha Chetcuti-Osorovitz
A partir d’une enquête sociologique menée en 2017 et 2018 dans un centre de détention pour Femmes en France à l’intérieur d’un centre pénitentiaire pour hommes, il s’agira de se demander comment l’expression des rapports sociaux de sexe vient configurer des trajectoires de femmes condamnées pour des faits de violences ? Il s’agit dans un premier temps de comprendre comment les rapports sociaux de sexe se sont façonnés dans le couple, la famille, la filiation, le travail pour des femmes auteures et victimes de violences ?
Dans un deuxième temps, nous réfléchirons ensemble à la manière dont des espaces carcéraux majoritairement non-mixtes, comme lieux d’interactions sociales, viennent remodeler du social et réactiver le processus de sexuation du social. Il s’agit en particulier de mieux comprendre la place et les usages des relations sociales de genre dans le cadre carcéral et discerner les mécanismes relationnels dans les formes de sociabilité qui s’y développent entre les groupes et les individu-e-s qui se déplacent à l’intérieur et dans les différentes activités du CDF (femmes détenues entre elles, femmes détenues et personnel pénitentiaire, femmes détenues et autres intervenant-e-s).
La conception de cet atelier permettra de réfléchir ensemble à la manière dont les violences de genre et la division sexuelle du travail sont constitutives des trajectoires de vie des femmes détenues.
Université Paris Nanterre
200 avenue de la République, 75013 Nanterre